Une nouvelle donnée intéressante sur les salaires d’embauche et l’évolution en 2023 de ceux-ci veint d’être publiée par la société externatic, mais comme d’habitude pour ce genre d’étude, elle présente de nombreux biais et amène même à se poser des questions sur les conclusions proposées …..
En effet les résultats publiés sont à prendre avec les précautions d’usage puisqu’il s’agit de la vision NATIONALE d’un recruteur pour un nombre de recrutements somme toute assez limité (400): il présente 26 catégories avec, à chaque fois, 5 types d’expérience dont presque toutes sont renseignées … ce qui nous donnerait en moyenne 4 personnes dans chaque catégorie …. est-ce statistiquement valable?
Au moins Externatic explique la façon dont elle obtient ces données et on peut donc prendre du recul par rapport à celles-ci. Ensuite, on pourra également remarquer qu’on ne sait pas où se situent les cas étudiés du panel: or on sait que les salaires parisiens sont 10 à 15% supérieurs à ceux des grandes villes de France … Est-ce que 90% des cas étudiés l’ont été sur Paris? Ou 50%? Ou 10%? Il est dommage que cette information n’ait pas été communiquée, sachant que pour rappel un recruteur a intérêt à l’inflation salariale (plus facile de faire bouger quelqu’un en poste et toucher sa commission quand le salaire proposé est élevé).
Reste que des points son intéressants à remarquer et présentent un caractère objectif plus marqué et c’est le cas de l’évolution au fil des ans, car les données sont comparables. Et selon ces données, on voit qu’en gros les salaires sont stables entre 2022 et 2023: l’inflation (+/-6% en France sur la période) n’a donc pas été appliquée sur ceux-ci et les salaires ont donc baissé en valeur relative. Dit autrement, on peut se dire que, s’il n’y avait pas eu d’inflation, les salaires proposés auraient baissé ….
Externatic conclue son article en précisant que la tension entre l’offre et la demande reste élevée, mais on peut se questionner sur cet avis: le turnover est noté comme élevé (et c’est une mesure plus objective) mais il vient aussi peut-être d’une volonté de certaines entreprise de laisser partir les employés pour adapter leur voilure au marché, et comme il est noté, d’une frustration de certains salariés. Pour mieux comprendre, on devra attendre la livraison de l’étude de l’an prochain!
